Séance d’écriture spontanée avec Groucho.
Cornichon
Aujourd’hui, les inducteurs sont particuliers ! On est parti sur une contrainte Oulipo : le cornichon.
On choisit des mots dont les deux moitiés présentent un même rapport sémantique (par exemple le tout et la partie). On compose un texte à partir de ces mots.
Le nom de la contrainte est emprunté à un exemple : cornichon= corps+nichon.
Débutants en cornichon, nous avons relaxé la contrainte en oubliant le lien sémantique entre les parties. Et puis ce ne sont que des inducteurs, on n’est pas obligé de s’en servir.
Inducteurs :
- romantique / Rome antique / roman tic / rot mantique
- chapitre / chat pitre
- vertige / verre tige / vert|vers|vair tige
- oxymore / occis mort / occis maure / oh que si, mort
- expert / ex-père / ex-pair
- impair / nain père / imper
Temps : 10 minutes
Aujourd’hui on coupe les mots. Un coup de lame dans le cou, on peut. C’est autorisé même si la lame fait mal au mots et tant pis si c’est Toto la risée du groupe à la fin. Toto, du groupe, pas TOTO le groupe.
Toto n’est pas un expert ni un futur, puisqu’il ne prévoit pas d’avoir d’enfants. Pourtant Toto, dans le pré, voit des enfants, et parfois des faons.
Le faon sans cerf, sans père, alors que l’enfant sans père se perd. Et Toto dans son texte, s’en sert.
La confusion est palpable, ça sent l’idiot fondu au fond du trou.
De la tête aux pieds
Exercice différent : on prend une liste de mots et on doit les caser dans un texte. Mais pas n’importe quels mots ! On a encore été oulipiens et on a fait une échelle de mots. D’abord, il fallait faire se rejoindre TÊTE et PIED en changeant une lettre à la fois. Ensuite, on écrit un texte sans trop réfléchir en casant tous ces mots dans l’ordre.
Échelle : TÊTE → TÂTE → TARE → TIRE → PIRE → PINE → PINS → PIES → PIED
Temps : 9 minutes
Boite de nuit, grosses basses, stroboscopes. Ouille, ouille, ouille, ma TÊTE ! Grosse migraine. Je me masse les tempes et me TÂTE le front. Rien n’y fait. Cette sensibilité à la lumière, c’est une vraie TARE. Allez, je me TIRE avant que ce soit PIRE. C’est pas ce soir que je choperai, tant pis pour ma PINE. Un idiot me prend en photo et me mets son flash dans les yeux ! J’ai l’impression qu’on me perce le crâne avec les aiguilles de mille PINS, que mon cerveau est picoré par des PIES à la recherche d’or. Argh… Bon, au PIEU (bonus !) maintenant. Cette soirée, c’est vraiment pas le PIED.
PEL
Non, ce n’est pas un Plan Épargne Logement, c’est un Personnage-Émotion-Lieu ! Ça se joue à 3. Le premier choisit un lieu, le deuxième une émotion et le troisième, sans surprise, nomme le lieu. Nous n’étions que 2, nous avons pioché une émotion au hasard dans cette liste de sentiments. Groucho a donné le lieu, moi le personnage. Je préviens, on est dans le bon gros n’importe quoi pas très contrôlé.
PEL : Un poisson – Au défilé du 14 juillet – Ennuyé
Temps : 10 minutes
Personne n’était vraiment surpris. Ça faisait des décennies qu’on en parlait. Pourtant, il y avait quand même en côté incroyable à cette inexorable montée des eaux. Les côtés ont été grignotées petit à petit ainsi que les embouchures des fleuves. L’océan est entré dans les terres et a caressé les montagnes. L’humanité a migré vers les sommets et aujourd’hui, elle regarde encore l’eau qui monte.
Nous sommes en France, le 14 juillet. Plus précisément en Auvergne, c’est tout ce qu’il reste. On a laissé les Pyrénées aux espagnols et les Alpes aux suisses et italiens. Modernité oblige, ce sont des poissons militaires qui défilent devant les français aujourd’hui. Pendant la représentation, le général Turbot s’approche du président, l’air penaud. À travers son scaphandre plein d’eau, le poisson gradé gesticule en langue des signes à l’attention du chef d’état : « Je suis navré M. le Président, mais nous allons devoir annuler le feu d’artifice ce soir, on me dit que ce n’est pas très écolo ».